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Zoom sur... Antoine Harillo, Invité d'Honneur du 45ème Salon d'Automne des Arts Audois

Antoine Harillo est artiste peintre. Son atelier est situé à Montolieu, village du livre célèbre depuis plus de trente ans ans, où il est est maire-adjoint Délégué à la Culture, Patrimoine et Tourisme. Il sera l’Invité d’Honneur du 45ème Salon d’Automne des Arts Audois. À cette occasion le public pourra découvrir ou redécouvrir des œuvres choisies pour apprécier ce qu’est le Volutisme, style artistique inventé par Antoine Harillo.





Des vagues de Gibraltar aux courbes du Volutisme

Les grands artistes sont ils nés avec ce pouvoir de dessiner, créer ? La création, qui est en chacun de nous naturellement dès l’enfance, se cultive différemment selon les individus et dépend de bien des circonstances lorsque l’on grandit. Pour certain(e)s, elle est une évidence inscrite et durable, pour d’autre, elle semble disparaitre au profit d’autres activités (créatives ou non). Certain(e)s la conservent, comme un langage second, et vont même y puiser, de manière plus ou moins conscientisée, les racines de leur pratique artistique.

C’est le cas d’Antoine Harillo, pour qui le Volutisme est né d’un geste premier, qui remonte à l’enfance. Antoine Harillo, né avec le coup de crayon, est originaire d’un petit village de pêcheurs vers Gibraltar, en Andalousie, où il a vécu jusqu’à ses sept ans. Il se souvient qu’à cette époque, sa mère s’occupait des enfants et les emmenait à la plage. C’est là qu’il dessinait sur le sable. Puis il voyait les vagues arriver et effacer ce qu’il venait de tracer. Ces souvenirs sont restés gravés dans sa mémoire et on peut retrouver dans le Volutisme la douceur des formes de ces vagues, dans un tracé répété patiemment où s’entremêlent des couleurs douces et fortes en dégradés.


Antoine Harillo en plein travail dans son atelier

Plus tard, lorsqu’il a dû faire un choix de métier, il s’est dirigé vers la Peinture en bâtiment, obtenant son CAP à l’âge de quinze ans. L’envie d’aller plus loin est arrivée assez vite : il est entré dans une grosse entreprise et s’est retrouvé chef d’équipe à seulement dix-neuf ans. C’est là qu’il a effectué des stages de Décoration et décroché son diplôme de Peintre en Décor - Décorateur d’intérieur. Il a exercé ce métier vingt-cinq ans durant. On peut d’ailleurs aller à la rencontre de nombreuses de ses fresques et trompes l’œil dans l’Aude et en Occitanie, notamment à Alzonne où il a investi le château d’eau.

Ces réalisations, exécutées dans un style académique traditionnel figuratif, permettent d’ors et déjà de remarquer le lien entre les rosaces, les moulures, les anciennes décorations et son style actuel, également avec le Cubisme ou de grands maîtres comme Picasso ou Dali.


Antoine HARILLO, 2014, Huile sur Lin, 190x280cm
Antoine HARILLO, 2014, Huile sur Lin, 190x280cm

Parallèlement, il a réalisé de nombreux tableaux, participé à des expositions et obtenu des Prix dans des salons. Il a également fait partie de plusieurs jury (dont celui des Arts Audois de 2022), et a été Invité d’Honneur plusieurs fois. Pour se lancer complètement dans l’art, il a laissé son métier petit à petit et a eu l’audace de provoquer la chance en relevant des défis.

Ayant vécu longtemps dans les Pyrénées, il est arrivé à Montolieu depuis une trentaine d’années. Tout s’est fait rapidement, surtout avec le Volutisme. Il a cherché un endroit à où exposer et a opté pour le village du livre il y a une vingtaine d’année.

Aujourd’hui il a sa propre galerie, que vous pouvez visiter, permettant d’apprécier l’évolution de son style et de rencontrer l’artiste en personne.





Le Volutisme

Antoine Harillo, Extrait d'un Dessin, Encre sur Papier, 32x42cm
Extrait d'un Dessin, Encre sur Papier, 32x42cm

La technique d’Antoine Harillo a donné naissance au style qu’il a baptisé « le Volutisme ». Ses compositions se distinguent par des traits en courbes, enchevêtrés et déliés, donnant à voir une multitude de personnages et d’objets. Il brise la surface de la toile avec de petites spirales qui s’entrelacent, donne au sujet du volume et de la profondeur par la couleur, créant ainsi le mouvement. Face à ses œuvres, le spectateur est invité à plonger dans le tableau, y voyager pour découvrir chaque fois plus de détails.



« L’Expression », premier tableau du Volutisme

"L’expression" huile sur toile, 2005,  2,48m x 1,95 cm
"L’expression" huile sur toile, 2005, 2,48m x 1,95 cm

Ce grand tableau est né d’un hasard, venu d’un énorme croquis, comme une esquisse enfantine à base gribouillages, où peu à peu des éléments ont émergé des traits s’entrecroisant. Il est le premier dans le style du Volutisme.

« Je ne lui ai pas demandé quelque-chose: cela s’est présenté par hasard et dès cet instant le reste s’est fait tout seul. Le plus difficile dans cet immense gribouillage est de trouver ce qu’on a dessiné. »

Pour trouver le premier élément ayant fait naître ce style, il a fallu six mois. De là est née la problématique: le cerveau a mis tout ce temps pour faire venir à lui la première figure alors que le reste a pris deux jours. Ensuite tout s’est connecté d’un coup. L’élément central du tableau, une femme, est celui vers lequel le regard revient toujours, les yeux se promènent sur la surface et reviennent toujours à elle.


Puis Antoine Harillo a cherché à faire évoluer ses compositions: « Pendant trois ans j’étais emprisonné car à chaque fois que je faisais une esquisse, je retombais toujours sur ce genre de tableau. Au fur et à mesure, je voulais autre chose. »



« Un trait peut en cacher un autre », vers une évolution du Volutisme


"Un trait peut en cacher un autre" par Antoine Harillo
"Un trait peut en cacher un autre" par Antoine Harillo

Pour cette œuvre, Antoine Harillo est parti sur la même démarche mais s’est donné un thème. Ici, il s’agit du rugby - dans d’autres tableau il peut y avoir aussi le football, la danse, les enfants, etc.

« Je fais mon gribouillage sur le sujet, ensuite d’autres figures s’invitent sur le thème. Cela donne une double lecture sur mes tableaux : on voit de suite le thème puis, par le travail de la couleur, on doit aller chercher d’autres éléments. Mon but est la recherche, je veux intriguer, on doit regarder longtemps et on redécouvre les tableaux à chaque fois. »

« La Cène » et « Calcio Fiorentino » où l’espace prend une nouvelle dimension


"Le Cène" par Antoine Harillo
"Le Cène" par Antoine Harillo

« La Cène » est un tableau réalisé pour la Biennale de Florence.

« J’ai profité de cette occasion pour garder le style du Volutisme, tout en lui donnant de l’air et un espace géométrique derrière. »

Les premiers tableaux donnaient à voir un traitement de l’espace plutôt bidimentionnel, s’étendant jusqu’aux bords du tableau. Pour créer l’abstraction de fond et donner un effet plus aéré, une fois de plus les choses sont venues par hasard : « J’étais avec des cartes postales dans la main, qui sont tombées et je les ai ramassées puis remise en place plus tard, en les jetant au sol pour en dessiner les contours. »

Ainsi le traitement des formes géométriques du fond permettent de faire ressortir le Volutisme.

"Calcio Fiorentino" par Antoine Harillo
"Calcio Fiorentino" par Antoine Harillo


La Chapelle de Raissac-sur-Lampy


Le projet de l’église Saint Michel de Raissac-sur-Lampy (Aude), initié en 2016, est très célèbre dans le monde entier. Il est venu de l’envie d’inscrire ce style, au delà des galeries, pour faire permettre aux spectateurs de se l’approprier. Antoine Harillo veut relever le défi de faire quelque-chose de grand. Il y réalise des fresques dans son style. Cette église gothique se revêt peu à peu de l’empreinte du peintre : murs, voûtes, chapelle, hôtel et pourquoi pas plus tard les vitraux…se couvrent de spirales et d’arabesques pour moderniser les images bibliques et créer un renouveau esthétique contemporain.



L’œuvre d’Antoine Harillo s’exporte désormais à l’International et sa présence est recherchée, tant pour ses œuvres que pour ce qu’il a à transmettre aux autres. En effet, au delà des portes de son atelier, il a à cœur de partager sa passion, avec les étudiants et les jeunes. Il reçoit régulièrement les scolaires, dans le cadre d’ateliers où sa technique autodidactique singulière parle aux artistes en herbe.

« Le travail de l’artiste aujourd’hui n’est plus simplement de créer seul dans son atelier, mais de sortir dans le monde et de trouver les moyens de diffuser son œuvre. Savoir peindre ne suffit pas il faut aussi de la chance et la chance il faut la provoquer. Cet artiste très impliqué dans la vie locale aime aussi mettre en avant les artistes locaux en les invitant chaque mois d’août à animer les rues dans le cadre du festival Aude aux Arts.


Retrouvez les oeuvres de Antoine Harillo :




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