C’est autour de l’âge de vingt ans que Michel de Caso a décidé de se consacrer à la peinture à l’huile et à l’acrylique. Ayant connu une passion pour le monde de la couleur, comme une sorte de révélation… Au départ autodidacte, il s’est formé à Paris en participant à de nombreux Salons et expositions, pour venir vivre définitivement dans l’Aude en 2000. MDC de son pseudo, est le créateur d’un concept pictural nommé « Rectoversion » et fondateur du Mouvement Artistique Contemporain « Rectoversion, an 10 de l'an 10.000" (1991). Le Surréalisme, l’Expressionnisme mais aussi l’Art Brut sont pour lui des sources d’inspiration.
Extraits du site internet de Michel de Caso, pour comprendre le concept de Rectoversion
"Le néologisme "Rectoversion" est construit sur les mots "recto" et "version". Il signifie littéralement "mise en rotation du recto" et correspond au processus plastique que Michel De Caso a suivi pour aboutir à la "Rectoversion". Une peinture "rectoversée" est peinte sur ses deux faces (recto et verso), celles-ci ayant été au préalable percées de part en part.
Cette proposition plastique pose de nombreuses questions picturales et philosophiques totalement liées à notre époque. Elle remet notamment en cause la notion du tableau "fenêtre ouverte" issue surtout de la Renaissance. Les notions de l'endroit (face visible/recto), de l'envers (face cachée/verso) ainsi que leurs relations réciproques ont interpellé un certain nombre d'artistes qui se sont regroupés autour de Michel De Caso en mars 2002 dans le mouvement "Rectoversion, an 10 de l'an 10.000".
La "Rectoversion" n'a rien d'un système et s'ouvre vers un ailleurs inexploré à ce jour. S'il y a eu quelques rares peintures double-faces dans l'histoire de l'art, jamais le questionnement de l'endroit, de l'envers et de leur relation réciproque n'a été poussé si loin que dans la "Rectoversion".
Une peinture rectoversée est-elle plutôt une peinture ou plutôt une sculpture ? Est-elle les deux à la fois ? Pour notre part, c’est sans ambiguïté que nous la situons dans le domaine bidimensionnel. Les nombreux va-et-vient entre peinture et sculpture et vice-versa qui ont marqué la mise au point de la Rectoversion correspondent à ce désir d’innover sans pour autant cesser de peindre comme l’avant-garde désormais académique le proclame. (…)
Les deux faces peintes entretiennent une relation de différence et non d’identité.
Par ailleurs, le rôle tenu par la troisième face s’affirme au fil des années, ce qui confirme définitivement le caractère ternaire d’une peinture rectoversée. C’est pourquoi elle est bien plus éloignée du double-face « traditionnel » que l’on pourrait le croire. En tout état de cause, son champ d’expérimentation reste vierge."
"Waking Dream / Purple..."
« Rêve éveillé / Violet… », exposé actuellement à l’Espace Éphémère, est parti d’un fond coloré à l’origine abstrait, quand est apparu un visage. Cette toile est faite au directement au pinceau, selon l’inspiration du moment : pas de modèle, le sujet surgit de l’imagination, l’artiste étant alors « comme un musicien qui capte une mélodie ».
Dans ce tableau où le visage est presque photographique, ce qui est important pour MDC est ce moment de captation :
« Il faut que ça passe, c’est un lâcher prise pour accepter une sorte de vision. Et pour que ce phénomène de vision puisse se matérialiser par la Peinture, je le ressens comme ça, comme un Passeur, avec besoin de solitude et de musique. »
MDC est par coloriste. Pour lui le monochrome est un peu « insaisissable ». Tout est apparu au fur et à mesure, à travers la couleur et les matières : des transparences avec un effet plissé, raclées au couteau :
« C’est un visage, avec notre vision d’être humain, mais c’est une énergie, une pensée …C’est comme la représentation d’une vision intérieure qui passe, par moi puisque je suis l’artisan. Ce regard qui surgit s’inscrit sur la toile dans un moment quasi rituel, il s’est imposé à moi. J’ai commencé par les yeux, mais c’est un total inconnu. »
« Pour le pas perdre le nord, gardez la tête au centre »
Ce tableau avait été choisi pour illustrer l'affiche du Salon Artistique de Voisin-Le-Bretonneux (1999 - Île-de-France), dont MDC était invité d'honneur. Cette œuvre à deux faces ne peut être accrochée au mur. Techniquement, le tableau est posé au sol et tient seul sur socle, comme une sculpture. Sur la première face, on devine une tête (vue de dessus) avec un crane traité dans une facture expressionniste, au couteau, ainsi quʼun autre visage aux yeux blancs. Puis viennent les percées, qui évoquent la Géométrie Sacrée. Un espace blanc sʼest imposé en bas de l’œuvre, on le retrouve de lʼautre côté, ainsi que lʼétoile, intentionnellement travaillée dans un autre style, StreetʼArt.
« Au final, un seul tableau décline deux perceptions, parfois opposées : abstraite et figurative. Lʼespace blanc, lui, nʼest pas vide. Dans les coulures il y a comme une forme abstraite. Il y a une contradiction entre un coté « street sauvage » expressionniste, direct, spontané et lʼautre coté plus « méditatif intérieur ». Les deux sont compatibles mais pas 'u même moment. Le troisième élément, ce sont les percées, qui créent un passage entre les deux faces. La tranche interne des percées, qui est peinte, matérialise lʼidée de passage . Les percées participent de lʼensemble, cʼest la troisième face »
Un Concept Atelier Expo à visiter
Dans son atelier sur Carcassonne, MDC présente une partie importante de ses travaux, peintures et sculptures, de plus de quarante-cinq ans de pratique. Il peut recevoir les visiteurs, sur rendez-vous (la visite étant gratuite).
D’autre part, le site internet de MDC regroupe, en plus de ses oeuvres, de nombreux écrits concernant ses recherches théoriques, pratiques et historiques de la Rectoversion, des questionnements et débats , des chroniques et des liens vers des blogs spécifiques consacrés à la reprise du débat sur l'art contemporain.
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