Edith Jacob est une artiste située à Carcassonne. Elle pratique la peinture à l'huile, l'aquarelle et le rotring.
Les débuts de sa vocation
La vocation d’Edith Jacob a commencé très tôt, par un défi lorsqu’elle était en maternelle. L’enseignante avait dessiné sur le tableau une tasse et une soucoupe. En la copiant, elle constata qu’elle était incapable de dessiner le rond du bord de la tasse en perspective, comme l’avait fait la maîtresse.
« Je ne savais faire que des ronds et non pas d’ovales. Et je pensais que si j’arrivais à dessiner correctement ce bord de tasse, - sans penser à la perspective que je ne connaissais pas – je serais maître du monde, ou du moins j’arriverais à une maîtrise du monde. Mes crayons de couleurs étaient mes meilleurs amis, je ne me lassais pas de les mettre en couple en admirant leurs couleurs. »
Ainsi, très jeune et sans en avoir conscience, Edith Jacob avait cette sensibilité de la forme et de ses déclinaisons dans l’espace pour les transposer en représentation par le dessin.
Par la suite, elle n’a jamais arrêté de dessiner et c’est lorsque qu’elle a découvert le rotring en 1975 qu’elle a pu donner libre cours à son amour de la ligne. Le rotring est un stylo à pointe tubulaire à base d’encre de Chine. Il permet une précision pointue et le noir intense de l’encre donne de la force aux lignes. Edith Jacob habitait aux Etats Uns et dessinait les maisons de gens qui voulaient des plans. Plus tard, elle a commencé la pratique de l’aquarelle.
Ses oeuvres d’un point de vue plastique, esthétique, technique et son processus de création
La plupart de ses oeuvres sont une représentation de ce qu’elle voit. En général, elles ne sont pas abstraites, sauf lorsque quelque chose l’habite et demande à être exprimé. Dans ce cas c’est un personnage ou un paysage irréel.
« Leur particularité est qu’elles sont fortes en couleurs et communiquent de la joie, elles me nourrissent dans ma solitude. Je suis amoureuse de la couleur. Je suis amoureuse de la beauté. Peindre c’est participer à mon niveau, à cette beauté qui est la création. »
Edith Jacob est complètement autodidacte et a évolué sans prendre de cours. Elle peint de façon entièrement intuitive. La peinture Intuitive repose sur l'évidence d'une action de la couleur en tant que vibration. Son action intervient sur un travail de « lâcher-prise » face à une utilisation spontanée de la peinture et de ce qui se vit dans cette phase de créativité.
Ses sources d’inspiration
Quand elle habitait au Canada (Ontario,) elle était tombée dans une profonde dépression car elle vivait dans un sous-sol, la neige bloquait la fenêtre d’octobre à mai et le soleil n’apparaissait que très peu.
Elle avait alors tapissé les murs de son salon avec des copies qu’elle avait fait des Fauves : Matisse, Derain, de Vlaminck, et un Bonnard.
Le fauvisme (mouvement pictural en France au début du XXème siècle), prône l'utilisation de la couleur, qui prime sur celle du dessin. Il est caractérisé par des formes simplifiées, cloisonnées par des contours très marqués, et une recherche chromatique innovante à cette époque : larges aplats de couleurs pures et vives. Les Fauves revendiquaient un art fondé sur l'émotion. Ces peintures ont aidé Edith Jacob à survivre aux hivers canadiens.
« Je ressentais un lien très profond avec ces artistes qui avaient peint Collioure tant de fois - je suis de Perpignan. Ce lien a perduré mais je ne me permettais pas de peindre à l’huile. Je peins surtout ce que j’ai devant moi : natures mortes, paysages, maisons du sud. Ce qui m’impulse c’est une sorte de gratitude pour la beauté, la poésie, l’atmosphère que dégagent les objets, les lieux. C’est très souvent un « appel » auquel je réponds. « Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et nous donne la force d’aimer ? * »
*Alphonse de Lamartine
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