Manon Caudéran Mounié baigne dans l’Art depuis sa naissance, car née dans une famille d’artistes : aïeux sculpteurs, peintres - dont l’un a été fait officier d’Académie pour les statues du Capitole de Toulouse, et mère dessinatrice et plasticienne.
Très créative, elle pratique le dessin, l’aquarelle, les arts du papier et crée des objets à partir d’un rien. Elle s’intéresse aussi à la résine et fréquente l’atelier "Le Créatoire" du sculpteur multi-primé Grégory Poussier.
Mais elle s’adonne essentiellement à l’Art Numérique. Son univers est surtout inspiré de la culture japonaise. Tout d’abord tournée vers l’humour, l’enrichissement de son vouloir-dire concomitant de l’évolution de sa technique, l’amène petit à petit vers le Surréalisme.
L’Art Numérique de Manon Caudéran Mounié
Même si certains émettent encore quelques réserves sur l’Art Numérique par amalgame, il s’agit d’une technique complexe car nécessitant non seulement la maîtrise de l’outil informatique mais aussi des techniques essentielles à l’art traditionnel. Manon Caudéran Mounié, quant à elle, préfère la plupart du temps s’appuyer sur ses croquis papier qu’elle retravaille et colorise sur Procreate.
Après une série d’échanges avec un dessinateur de Pixar, ce dernier l’a conviée à entrer dans son groupe discord de Prépa Gobelins où elle s’initie à l’animation.
Elle a gagné l’Inktober 2019 sur son collège et a participé au concours du Grif’tober 2022 organisé par le youtubeur Jordan Molina. Elle a également été l’illustratrice du Groupe Pasto de son collège de 2019 à 2021.
Son travail a été primé à deux reprises au Salon des Arts de Balma (2021 grand prix de la jeunesse et 2022 prix jeunesse avec félicitations du jury), et à Limoux (pont des Arts 2021) pour son travail numérique.
Elle a présenté son œuvre « C’était écrit... » à l’Institut des Arts du masque de Limoux lors de la rétrospective de l’année Delteil et exposé avec sa mère à l’Oustal du 1er août au 30 septembre 2022.
Parallèlement, elle collabore avec le Musée Petiet : elle revisite des œuvres pour des événements ponctuels (14 juillet, 15 août…), et crée des versions façon manga, en vue de leur publication sur les réseaux sociaux du Musée, avec l’accord de la restauratrice et de celle du Musée d’Orsay. Une interview de Manon a été réalisée pour accompagner les publications.
Suite à ces distinctions, Manon a été contacté par l’équipe du Brass Festival afin de réaliser l’affiche de la manifestation. Elle travaille également pour le youtubeur limouxin Manga Café dont elle réalise les mascottes et leur mise en scène dans des dessins destinées à la création de cartes de visite collectionnables.
Ses œuvres seront à nouveau présentes au Salon des Arts de Balma du 9 au 17 septembre 2023. En attendant, vous pouvez venir voir trois de ses créations à l'Espace Éphémère des Arts Audois jusqu'au 15 juillet 2023.
« L’œil de la guerre », une œuvre exposée actuellement à l’Espace Éphémère
« L’œil de la guerre » est une œuvre engagée.
Ce travail est inspiré du documentaire « Nuit et brouillard ». Tout comme dans le film, la composition met en avant le contraste entre l’horreur de la guerre et la paisible atmosphère qui recouvre maintenant les anciens champs de bataille. Ce contraste est sous-tendu par le choix de la palette (utilisation de couleurs complémentaires, jeux d’opposition entre couleurs chaudes et froides, clair/foncé). Les âmes des victimes remontent à la surface sous forme de brume, faisant référence aux suppliciés « immatriculés » NN (nuit et brouillard en allemand).
Dans l’œil transparaît un obus et l’iris autour de la pupille évoque une mine. Ces vestiges de la guerre dessinent un œil ouvert dont la paupière est ourlée par un barbelé. Ceci symbolise la menace de la guerre et des conflits non ouverts sous la Paix apparente. Car même s’il connaît les dangers de la guerre, l’homme ne sait pas tirer les leçons du passé et reproduit les mêmes erreurs.
Au-dessus de la mémoire de ce conflit souterrain, on peut voir la vie s’épanouir, reprendre le dessus. Les oiseaux repeuplent le ciel légèrement ennuagé, la forêt symbole de l’inconscient, repousse. Le pré verdoyant ondule sous la brise dans laquelle volettent de petites lumières faisant référence au Tombeau des lucioles du studio Ghibli qui se déroule durant la 2ème guerre mondiale pendant l’été 1945. La barrière semble tomber sur l’œil ouvert, il n’y a plus de frontière. Dans cet espace verdoyant où les racines de la Vie semblent plonger dans les vestiges de la bataille, les sacrifices sont oubliés, et tout s’est enterré profondément, prêt à ressurgir.
On dit souvent qu’il faut se battre pour vivre. La vie telle qu’elle est pensée ne peut-elle être dissociés de la bataille ?
Texte écrit par Manon Caudéran Mounié
Article rédigé par K.C.M
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